Deprecated function : The each() function is deprecated. This message will be suppressed on further calls dans _menu_load_objects() (ligne 579 dans /home3/afdbnetc/public_html/gip/includes/menu.inc).
Comment la disparité entre les sexes dans la productivité agricole se produit-elle et pourquoi ?
La productivité agricole peut être atteinte à travers la maitrise des facteurs suivants :
L’accès aux terres fertiles: Traditionnellement l’accès des femmes aux terres fertiles est très faible voire impossible dans certains milieu. Par conséquent le peu de terres dont disposent les femmes enregistre de faible rendement, même si de plus en plus de projets et programmes appuient les femmes à accéder aux terres aménagées. Mais cette proportion de terre accessible aux femmes reste encore très faible. Le quota de 30% est en général proposé, mais les pesanteurs socio-culturelles pèsent lourdement sur cette balance.
La maitrise de l’eau: Dans un contexte de changement climatique, les pluies sont inégalement réparties dans le temps et dans l’espace. Cela s’accompagne de plus en plus, de catastrophes naturels (inondation, lessivage des terres, pression parasitaire). Le calendrier cultural s’est trouvé modifié. Les paysans ne savent comment planifier les productions. Pour pallier à cela, les pays proposent des variétés hâtives aux paysans et les spéculations proposées ne tiennent pas compte des besoins réels des deux sexes.
L’accès aux intrants: Un paysan africain utilise 4 fois moins d’engrais qu’un paysan chinois. Nous savons également qu’en Afrique, les revenus des femmes ne leurs permettent pas d’acheter, au même titre que les hommes, les quantités d’engrain requises pour l’amendement de leurs champs. Les intrants subventionnés parviennent en très faible proportion aux femmes et ne sont pas à la hauteur de leurs besoins réels.
Le respect du calendrier cultural: Dans les ménages, les travaux des champs familiaux sont exécutés en priorités et les femmes ne peuvent s’y déroger. Le temps restant est partagé aux niveaux suivants:
la preparation des aliments, l’approvisionnement en eau, en bois de chauffe;
l’entretien des enfants, de l’époux et des personnes âgées;
enfin l’implication dans les activités sociales.
Avec de telles occupations, l’entretien du champ personnel de la femme se trouve relégué au 2nd plan, seulement lorsqu’elle arrive à dégager un « temps libre ». Les taches culturales s’exécutant avec un retard ne sont pas sans conséquence sur ses rendements. En effet, nous savons que l’un des facteurs déterminant pour la bonne productivité d’un champs est le respect du calendrier cultural.
Quel est le rôle de la recherche dans le domaine de l’agriculture dans la réduction de cette disparité entre les sexes ?
La recherche devrait réaliser des diagnostics participatifs avec une bonne participation des femmes et les phases d’expérimentation devront également inclure leur participation. Sur la base des diagnostics participatifs la recherche devrait pouvoir toucher du doigt les problèmes spécifiques des femmes et proposer des solutions appropriées. Les technologies proposées devraient tenir compte des réalités financières et des capacités d’endettement du groupe cible.
Il faut également créer des cadres de diffusion des technologies éprouvées accessibles aux femmes.
Quelles sont les implications de cet écart entre les sexes, en particulier pour les femmes dans l'agriculture de subsistance ?
Les principales spéculations utilisées par les femmes concernent les produits de subsistances. Ces produits de subsistances n’ayant aucun intérêt économique pour nos pays, les chercheurs s’y intéressent très peu. Très peu de semences des produits de subsistance ont pu faire l’objet d’une amélioration variétale. Dans un contexte de changement climatique ou les aléas sont choses courantes, cela aurait pu améliorer les rendements déjà faibles des semences des produits de subsistance. Dans ce contexte, des efforts pour renforcer la résilience populations vulnérables devraient être fournis à travers l’amélioration des variétés des semences des produits de subsistances.
Comment ces réalités sont-elles intégrées dans les interventions et les projets visant à réduire l'écart entre les sexes dans la productivité agricole et à relever les défis de l'agriculture de subsistance ?
A mon avis ces réalités ne sont pas suffisamment prises en compte dans les stratégies des projets et programmes de développement. Bon nombre adoptent des stratégies d’accès à la terre, mais très peu s’investissent dans toute la chaine de valeur. Notamment sur les aspects d’accès de manière durable aux intrants (engrais, semence) et au petit équipement agricole à travers des mécanismes pérennes. Les institutions de financement étant peu enclines à s’investir dans la production agricole (crédit d’intrant et de petits équipements, infrastructures de conservation…). Elles préfèrent accompagner les activités de transformation et le commerce où le retour d’investissement est très rapide.
Ces projets et programmes accompagnent très peu les femmes dans les activités de post récolte, pour réduire les pertes pendant le stockage et le transport. L’approche devrait être une approche chaine de valeurs ;
Comment la BAD, à travers les initiatives et programmes phares de la Stratégie pour nourrir l'Afrique ; pourrait-elle réduire l'écart entre les sexes dans la productivité agricole et soutenir une base solide pour la transformation agricole de l'Afrique ?
La BAD devrait :
Adopter une approche pôle de concentration intégré qui prennent en compte les spécificités liées au sexe spécialisations en fonction des potentialités et des contraintes du milieu ;
Adopter l’approche chaine de valeur et la professionnalisation des femmes dans les activités ;
S’assurer que dans tous ces programmes de développement, la question des inégalités de genre est prise en charge par le personnel (recrutés, prestataires, services techniques partenaires) qui met en œuvre le projet
Travailler sur l’organisation des petites productrices à travers la mise en place de « grappe »pour mutualiser les actons d’accès au crédit, d’augmentation de l’offre des produits et de satisfaction de la demande etc ; Ce qui facilitera les activités de sensibilisation et renforcement des capacités, d’organisation et de professionnalisation des acteurs ;
Accompagner les femmes à accéder au petit équipement et aux infrastructures de stockage à l’échelle individuel ou collectif ;
Les activités d’accès à la terre doivent être accompagnées de façon durable par d’autres actions : (i) accès aux intrants de qualité (semence, engrais…) , (ii) équipement de production et de transformation, inf
Quelles initiatives réussies sur l’augmentation de la productivité agricole des femmes pourraient être amplifiées par la BAD ?
Le programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorale au Burkina Faso a développé une approche chaine de valeur. Il a travaillé sur la structuration des acteurs. Le renforcement des capacités techniques a été une activité sur laquelle un accent particulier a été mis. Le système de financement mis en place (subvention a cout partagés) a permis dans les principaux bassins de production d’oignons de doter les productrices et producteurs d’intrants, d’infrastructures ou d’équipements de production, de conservation. Il faut noter que ces infrastructures sont individuelles ou communautaires. Une autre initiative réussie au niveau de ce programme est la réalisation d’infrastructures marchandes (centre de groupage). La production de l’oignon ayant augmenté, le projet a contribué à réaliser d’un centre de groupage et de tri des oignons. Ce lieu sert également de point de vente et permet d’éviter que la vente ne se fasse au niveau bord champs. L’oignon est ainsi stocké pendant une période allant de 3 mois à 6 mois et vendu ensuite des prix remurérateurs (variation du prix de 5000 f à 35000 FCFA le sac de 100 kg). Le centre de groupage est fédérateur pour la concertation des bénéficiaires (réunion), la réalisation des formations et il facilite les appui-conseils, l’accès au crédit, la commercialisation etc …
Égalité des sexes et productivité agricole
Soumis par TAPSOBA Djeneba le dim, 25/06/2017 - 15:48 Permalien
Comment la disparité entre les sexes dans la productivité agricole se produit-elle et pourquoi ?
La productivité agricole peut être atteinte à travers la maitrise des facteurs suivants :
Avec de telles occupations, l’entretien du champ personnel de la femme se trouve relégué au 2nd plan, seulement lorsqu’elle arrive à dégager un « temps libre ». Les taches culturales s’exécutant avec un retard ne sont pas sans conséquence sur ses rendements. En effet, nous savons que l’un des facteurs déterminant pour la bonne productivité d’un champs est le respect du calendrier cultural.
Quel est le rôle de la recherche dans le domaine de l’agriculture dans la réduction de cette disparité entre les sexes ?
La recherche devrait réaliser des diagnostics participatifs avec une bonne participation des femmes et les phases d’expérimentation devront également inclure leur participation. Sur la base des diagnostics participatifs la recherche devrait pouvoir toucher du doigt les problèmes spécifiques des femmes et proposer des solutions appropriées. Les technologies proposées devraient tenir compte des réalités financières et des capacités d’endettement du groupe cible.
Il faut également créer des cadres de diffusion des technologies éprouvées accessibles aux femmes.
Quelles sont les implications de cet écart entre les sexes, en particulier pour les femmes dans l'agriculture de subsistance ?
Les principales spéculations utilisées par les femmes concernent les produits de subsistances. Ces produits de subsistances n’ayant aucun intérêt économique pour nos pays, les chercheurs s’y intéressent très peu. Très peu de semences des produits de subsistance ont pu faire l’objet d’une amélioration variétale. Dans un contexte de changement climatique ou les aléas sont choses courantes, cela aurait pu améliorer les rendements déjà faibles des semences des produits de subsistance. Dans ce contexte, des efforts pour renforcer la résilience populations vulnérables devraient être fournis à travers l’amélioration des variétés des semences des produits de subsistances.
Comment ces réalités sont-elles intégrées dans les interventions et les projets visant à réduire l'écart entre les sexes dans la productivité agricole et à relever les défis de l'agriculture de subsistance ?
A mon avis ces réalités ne sont pas suffisamment prises en compte dans les stratégies des projets et programmes de développement. Bon nombre adoptent des stratégies d’accès à la terre, mais très peu s’investissent dans toute la chaine de valeur. Notamment sur les aspects d’accès de manière durable aux intrants (engrais, semence) et au petit équipement agricole à travers des mécanismes pérennes. Les institutions de financement étant peu enclines à s’investir dans la production agricole (crédit d’intrant et de petits équipements, infrastructures de conservation…). Elles préfèrent accompagner les activités de transformation et le commerce où le retour d’investissement est très rapide.
Ces projets et programmes accompagnent très peu les femmes dans les activités de post récolte, pour réduire les pertes pendant le stockage et le transport. L’approche devrait être une approche chaine de valeurs ;
Comment la BAD, à travers les initiatives et programmes phares de la Stratégie pour nourrir l'Afrique ; pourrait-elle réduire l'écart entre les sexes dans la productivité agricole et soutenir une base solide pour la transformation agricole de l'Afrique ?
La BAD devrait :
Le programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorale au Burkina Faso a développé une approche chaine de valeur. Il a travaillé sur la structuration des acteurs. Le renforcement des capacités techniques a été une activité sur laquelle un accent particulier a été mis. Le système de financement mis en place (subvention a cout partagés) a permis dans les principaux bassins de production d’oignons de doter les productrices et producteurs d’intrants, d’infrastructures ou d’équipements de production, de conservation. Il faut noter que ces infrastructures sont individuelles ou communautaires. Une autre initiative réussie au niveau de ce programme est la réalisation d’infrastructures marchandes (centre de groupage). La production de l’oignon ayant augmenté, le projet a contribué à réaliser d’un centre de groupage et de tri des oignons. Ce lieu sert également de point de vente et permet d’éviter que la vente ne se fasse au niveau bord champs. L’oignon est ainsi stocké pendant une période allant de 3 mois à 6 mois et vendu ensuite des prix remurérateurs (variation du prix de 5000 f à 35000 FCFA le sac de 100 kg). Le centre de groupage est fédérateur pour la concertation des bénéficiaires (réunion), la réalisation des formations et il facilite les appui-conseils, l’accès au crédit, la commercialisation etc …