Un certain nombre de pays africains examinent leurs plans nationaux d'investissement en agriculture. Comment peut-on s’assurer que ces plans donnent la priorité aux besoins et aux priorités des femmes dans l'agro-alimentaire ?
Afin de s’assurer que les besoins et aspirations  des femmes  dans l’agroalimentaire ont été pris en compte  dans les Plans Nationaux d’Investissement en Agriculture (PNIA), il serait intéressant :

• Qu’une analyse  genre approfondie et récente du secteur agroalimentaire  soit conduite afin d’enrichir ces plans pour tous les pays pour lesquels les examens ont ressorti une insuffisance de la prise en compte du Genre.  Par exemple, pour le cas du Niger, l’ « Evaluation de la Dimension Genre dans le Secteur de l’Agriculture et du Développement Rural et Mise en Œuvre du  PNIA au Niger » conduite par Mr Abdoul Aziz Manzo en avril 2017,  a ressorti je cite : « ….. le PNIA n’a pas intégré le genre dans son élaboration et sa conception. Il a une tendance plutôt basée sur la gestion axée sur les résultats (GAR) sans incorporation de l’aspect genre ». P94. Aussi, il n’y avait de données récentes désagrégées par sexe au niveau des directions des statiques agricoles.
• De réactualiser les plans en cohérence avec les conclusions des examens dans les différents pays
• Qu’une approche participative de création et ou de renforcement  de capacité en genre pour, les concertations,   les diagnostiques, les planifications  et la mise en œuvre de ces plans soit soutenue pendant un certain temps afin de doter ces pays de ressources humaines compétentes à mêmes d’accompagner la mise à jour et l’opérationnalisation des  PNIA

• De mettre en œuvre déjà les recommandations issues de ces processus d’examen/évaluation des PNIA. Comme par exemple pour le Niger : a) l’application effective des lois et ou des  mesures de discrimination positive (lois instituant des quotas pour les femmes) en vigueur dans les pays ; cette application des lois peut être une condition que les bailleurs peuvent poser comme préalable à l’obtention d’une facilité quelle conque par les états.

Quelles réussites sur l'autonomisation des femmes dans l'agroalimentaire, l'agro-industrie et les marchés agricoles pourraient être amplifiées par la BAD ?
Pour les femmes rurales, les expériences de réussite qui pourraient être amplifiée que j’ai connu sont :

• La jeune expérience du programme conjoint RWEE (Rural Women Economique Empowerment) : la vulgarisation  des innovations /promotion des nouvelles technologies d’allègement des tâches, de génération des revenus, de transformation des produits agro sylvo pastoraux : plateformes multifonctionnelles, batteuse, séchoirs, kit d’extraction d’huile d’arachide, fours etc…. etc…. permettra aussi aux de facilitation de l’écoulement des produits de transformation des femmes à travers l’utilisation des vouchers pour approvisionner les cantines scolaires et le renforcement des capacités des femmes et des hommes sur l’hygiène corporelle et environnementale.
• L’expérience a montré aussi dans notre contexte, que pour la transformation et la commercialisation, les entreprises collectives peuvent donner des bons résultats ; mais les meilleurs résultats sont aux niveaux des initiatives individuelles.
•  L’expérience du centre Songhaï au Benin
• L’expérience en cours au Niger du Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (le FISAN) : le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N(Les Nigériens Nourrissent les Nigériens) et ses partenaires  se sont engagés dans un processus de réforme du financement agricole afin de juguler l’offre insuffisante et inappropriée de services financiers.