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Comment la Banque dans le cadre de la Stratégie pour nourrir l'Afrique, peut-elle aborder ces défis tout en renforçant la sécurité alimentaire sur le continent ?
Un grand défi qui se présente aux institutions financières rurales est celui de réduire les coûts de transaction et d’atténuer le risque du portefeuille des prêts. La Banque pourrait donc appuyer les Institutions de Microfinance (IMF) à travers des appuis financiers pour développement de nouveaux instruments de microfinance qui prendront en compte la nature spécifique du patrimoine rural composé de terres non titrées, de cheptel, d’équipement productif, d’équipement ménager, etc. Cela nécessite que l’IMF acquière une capacité d’analyse des capacités du budget et de la rentabilité des activités menées par les femmes ; un renforcement de capacité du personnel des IMF s’avère donc nécessaire. Des innovations dans le secteur de la microfinance seront prometteuses, en suivant l’approche chaine de valeur en ce sens que les IMFs pourront investir dans les maillons où les femmes sont les plus représentées.

Quelles expériences et leçons pourraient servir à renforcer l'efficacité des interventions de la BAD dans ce domaine ?

  • Les deux expériences suivantes pourront servir.
  • ·La Location vente mutualiste du réseau CECAM à Madagascar
  • ·Le warrantage dans les pays du Sahel et au Benin

Source: Lapeneu, C. (2007). Evolutions récentes dans l’offre et les stratégies de financement de l’agriculture. Cerise

Gaba ep.Bakari
Juriste
Formatrice au sein de la FEFA. Fédération des femmes Entrepreneurs et Femmes d'affaires du BENIN

 

 

Quels sont les principaux défis pour l'égalité des sexes dans le domaine du financement agricole ?
Le crédit fait appel à une confiance entre individus, entre groupe d’individus, entre une ou plusieurs structures, localités régions ou nations. Mais il se fait que cette confiance devra être matérialisée soit par de l’argent ou soit par un objet dont la valeur monétaire est consentante entre les deux parties (le bénéficiaire/demandeur du crédit et celui qui s’engage à donner le crédit). Dans la plupart des cas, se sont les banques ou institution de qui offrent les possibilités de crédits sans discrimination aucune. Mais il y a des conditions pour accéder à ces crédits aussi bien dans les autres domaines que dans le domaine agricole.

Le constat est que peu de femmes arrivent à remplir les conditions d’accès aux crédits dignes du nom a cause des conditions qui sont imposées par les banques ou institutions de microfinance. Parmi ces conditions la garantie d’une terre ou d’une maison est la plus commune. Combien sont-elles à pouvoir respecter cette condition pour obtenir un crédit d’un montant substantiel lui permettant de mettre en place une véritable exploitation agricole ? Même s’il en existe, ce serait bien négligeable. Il est tout de même important de noter que depuis quelques années l’Etat béninois s’est engagé à créer des conditions de financement des activités assez favorables aux femmes à travers la mise en place du programme de microcrédits de la Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) ou de la Caisse Villageoise d’Epargne et de Crédit Autogérés (CAVECA). Mais il est temps de s’engager dans une politique plus osée avec la mise en place d’un fonds de garantie au niveau des banques pour les femmes afin de leur faciliter l’accès aux crédits agricoles car au Bénin, à la date d’aujourd’hui, il n’existe pas une politique cohérente et formelle sur le financement rural (SNV, 2011).
A ce niveau, l’appui des partenaires techniques et financiers serait un atout.

Les défis à relever :

  • Mener des actions de lobbying auprès des pouvoirs publics pour la mise en place d’un fond de garantie publique spécialement pour les femmes qui sont dans le domaine agricole ;
  • Réfléchir et proposer aux institutions de microfinance des produits spéciaux pour les femmes
  • Aider les femmes a s’entourer de toutes les garanties en matière d’accès à la terre (contrat de bail en bonne et du forme, donation ou autorisation d’occupation s’il s’agit d’une terre relevant du domaine public, etc..) pour donner plus de confiance au donneur de crédit et qu’il soit rassurer que la terre ne sera pas arrachée par le propriétaire avant le terme du crédit.
  • Sécuriser le secteur agricole pour en faciliter son financement en prenant des mesures relatives aux débouchés, aux prix, au taux d’intérêt, au foncier et aux aléas climatiques ;
  • Inciter les IMF et les banques à financer l’agriculture par la mise en place par l’Etat de fonds de garantie, de fonds d’assurance de récolte, les fonds de calamité et l’opérationnalisation du FNDA (PSRSA)

Source : Tchaou, D. (2013). Participation des femmes aux activités agricoles : accès au foncier, au crédit agricole et au formation. Quel défit à relever?
SNV, (2011). “Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur”. Recherche-action sur leviers pour rendre les chaines de valeur ajoutée maïs plus compétitives, durables et inclusives

Qu'est-ce qui a été fait - par la BAD, les IFD et parties prenantes - pour remédier à l'écart entre les sexes dans le financement de l'agriculture ?
Le projet d’Appui au Développement des Communes et aux Initiatives locales (ADECOI) dans son rôle d’appui-conseil aux communes du Borgou et conformément à l’un de ses objectifs qui est de contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire, a donc pris l’initiative de promouvoir le warrantage dans les sept communes bénéficiaires de son action en particulier et dans le département du Borgou en général. Le projet a été financé par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD). Le warrantage en effet garantit une meilleure répartition des ventes au cours de la saison en même temps qu’il améliore la disponibilité du crédit rural. Il est, de ce fait, considéré comme un instrument essentiel de lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Le warrantage est le fait de garantir un crédit par un produit agricole. Il est ainsi mis en œuvre au Nord-Bénin par l’ONG SIA N’SON, en partenariat avec plusieurs groupements de producteurs. A Zogbodomé il est mis en œuvre par le FUPRO avec le soutien financier de l’IFDC et de l’AFD.
Source : Tassou, M. and Gandonou, E. (2012). Etude d’un mécanisme de warrantage au nord du Bénin. Paper presented at the 3rd workshop of Sciences, Cultures and Technologies at University of Abomey - Calavi

Le projet d’Appui au Développement Rural (PADER) financé par le Fond Internationale de Développement Agricole (FIDA) à travers sa composante ‘’Accès au Financement rural’’ a permis (i) de consolider 144 Association des Services Financiers (ASF), mises en place par le Projet Microfinance et Commercialisation (PROMIC); (ii) de créer 60 ASF dans les nouveaux villages; (iii) de mettre en place la structure faîtière, l’Union des ASF (UNASF) avec sa caisse centrale, qui gérera les liquidités et  assurera le refinancement des ASF. Les ASF comptent 95 279 actionnaires, dont près de 41% sont des femmes. Depuis 1998, près de 87% des actionnaires ont reçu au moins un crédit.
Source: République du Benin, (2011). Programme d’Appui au Développement Rural, rapport provisoire.

Le programme de Miguéze financé par le Fonds pour l’égalité des sexes d’ONU Femmes en Afrique à travers les groupements d’Epargne et de Crédit. Ce programme utilise aujourd’hui cette méthodologie qui conduit à des résultats dans les domaines de l’amélioration de la nutrition, du développement des entreprises et de la gestion durable des terres. Le programme de Miguéze, par exemple, a aidé 2 780 personnes et les femmes s’érigent aujourd’hui en leaders et en modèles à suivre.  Les règles du groupement d’épargne et de crédit sont simples : un petit nombre de femmes, entre 10 et 35, se réunissent et forment un groupe. Elles élisent une présidente, une secrétaire et une trésorière, et chaque semaine elles mettent leurs économies dans un pot commun. Après quelques semaines ou quelques mois, n’importe quel membre peut solliciter un prêt et doit le rembourser dans les trois mois, en payant un taux d’intérêt allant de 5 à 10 %. Le prêt leur sert à investir dans leur petit commerce ou petite entreprise, par exemple pour acheter des semences, du bétail et des outils pour accroître la productivité.
Source : http://www.unwomen.org/fr/news/stories/2017/6/feature-in-benin-small-savings-and-loans-groups-drive-rural-womens-empowerment

Quels mécanismes de financement pourraient être utilisés avec succès pour lutter contre l'inégalité entre les sexes dans le financement de l'agriculture ?
La BAD pourrait mettre en place un mécanisme de financement des femmes qui serait plus flexible (taux d’intérêt, délai de remboursement, exigence de garanties moins contraignante) comme le mécanisme de warrantage. Ce mécanisme pourrait être amélioré à travers le renforcement de capacité des femmes sur les outils de gestions des Activités Génératrices de Revenues (AGR) initiées avec les crédits.

 

Gaba ep.Bakari
Juriste
Formatrice au sein de la FEFA. Fédération des femmes Entrepreneurs et Femmes d'affaires du BENIN

 

 

Quels sont les défis pour l'engagement des femmes dans les chaînes de valeur prioritaire, l'agroalimentaire et agro-industrie, y compris la création de valeur ajoutée et la commercialisation des produits agricoles ?
Les chaînes de valeurs agricoles ne peuvent être efficientes que si elles associent aussi bien les femmes que les hommes et qu’elles lèvent tous les obstacles à leur participation. L’inégalité entre les sexes a un coût économique élevé ; elle conduit à un gaspillage de ressources humaines et une perte d’opportunités pour l’innovation.

Les défis à relever :
Cartographier les activités et identifier les contraintes liées au genre
Les hommes et les femmes jouent des rôles différents et ont des responsabilités différentes dans les différents maillons d’une chaine de valeur ; il est donc nécessaire de cartographier ces maillons. Ils (hommes et femmes) font face à des contraintes différentes concernant l’accès et le contrôle des ressources nécessaires à la réalisation de leurs activités. Ces contraintes ont un impact sur la chaîne de valeur car elles peuvent affecter le volume et la qualité des produits.

Formulation des contraintes liées au genre et évaluation de leurs conséquences.
Cela consistera à identifier les facteurs causant les disparités entre les genres et les conséquences de ces contraintes sur un programme d’intervention. Cela aboutira à la formulation des relations causales entre ces facteurs et des actions de développement d’une chaîne de valeur offrant des opportunités égales entre les genres.

Agir afin d’éliminer les contraintes liées au genre
Cela consistera à établir des priorités concernant les actions possibles permettant d’éliminer les contraintes liées au genre afin de construire une chaîne de valeur compétitive et rentable offrant des opportunités égales aux hommes et aux femmes.

Comment les Institutions financières de développement (IFD), y compris la BAD et d'autres partenaires de développement, ont-ils appuyé l'engagement des femmes dans ces sous-secteurs ?
L’étude intitulée «L'autonomisation économique des femmes africaines grâce à la participation équitable aux chaînes de valeur agricoles » réalisée par la BAD estime qu’il faut renforcer la productivité des Africaines et leur place dans la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée pour que l’agriculture se développe en Afrique.

Sur cette base la BAD a développé une stratégie sur le genre 2014 – 2018 reposant sur la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée pour l’autonomisation des Africaines. La BAD intervient donc à travers trois grands domaines d’action. D’une part, augmenter le nombre d’agro-entrepreneurs à grande échelle, en leur fournissant un accès au financement et à la formation, et en améliorant les liens entre les marchés régional et mondial. Ensuite s’assurer que les femmes sont rémunérées, en en faisant des copropriétaires, en améliorant leur productivité, et en les formant pour les doter des compétences de base en matière de gestion d’entreprise. Et enfin, accroître l'accès des femmes aux marchés de niche, en produisant et en commercialisant des produits destinés aux femmes uniquement. Cette stratégie s’appuis sur quatre spéculations : le cacao, le café, le coton et le manioc.
Source: AfDB (2015). Economic of African Women through Equitable Participation in Agricultural Value Chains. African Development Bank

Les actions ont été également menées par le FIDA dans le renforcement des interventions de l’Etat et du secteur privé dans le développement agricole en faveur des femmes (accès aux moyens de production, transformation et commercialisation). Il y a eu également le développement des marchés fonctionnels et des institutions pour femmes exerçant dans l’agroalimentaire. Cela a conduit à la promotion de l’augmentation des rendements et des technologies d’économie de main-d’œuvre sur le terrain, ainsi que l’expansion des terres cultivables
Source : Kingsbury, D.(2010). Questions de fonds relatives aux chaînes de valeur, aux opportunités et à LA croissance: rôles des  projets de finances conjointement par le FIDA. Dakar, Sénégal

Comment la BAD pourrait-elle aider à relever ces défis ?

  • La BAD pourrait financer des études préliminaires pour identifier les maillons de la chaine de valeur dans lesquels les femmes sont plus impliquées et les contraintes auxquelles elles font faces.
  • Financer le développement des technologies afin d’accroitre le potentiel de commercialisation des femmes ou investir dans la recherche pour le développement des variétés améliorées.
  • Dans les projets de promotion du genre dans l’agriculture, la BAD pourrait mettre en place une cellule de veille qui s’assurera que les activités prévues sont exécutées même avant la fin du projet

Comment l'initiative ENABLE (Encourager les emplois novateurs dans l’agroalimentaire) pourrait-elle être utilisée pour renforcer l'égalité entre les sexes dans ces sous-secteurs?
Les femmes sont les plus vulnérables en ce qui concerne l’accessibilité aux  ressources et de prises de décisions. Elles ont plus de difficulté à avoir accès au crédit car ne disposant pas souvent de ressources (terre et autres immobiliers,…) pour servir de garantie. Cet état de choses aggrave les inégalités entre sexes. Cependant, les femmes participent activement dans les activités agroalimentaires. L'initiative ENABLE pourrait mettre en place un mécanisme de financement des femmes qui serait plus flexible (taux d’intérêt, délai de remboursement, exigence de garanties moins contraignante). Aussi, l’organisation des formations pour renforcer la capacité techniques et de gestion d’unité agroalimentaire aiderait les femmes à s’autonomiser. Par ailleurs, au-delà de l’égalité des sexes, l’initiative ENABLE pourrait être élargie à la prise en compte du genre en général d’autant plus que les jeunes sont également confrontés aux contraintes susmentionnées. Ainsi, en visant les jeunes, en dehors de la facilitation d’accès au financement et de renforcement des capacités, l’initiative pourrait encourager l’insertion des jeunes au niveau des services (création de service de payement innovants, prestation de services aux unités agro-alimentaires, création de plateforme de distribution des produits alimentaires et agricoles en général, etc.). Bien entendu, cette attention dont bénéficieraient les femmes et les jeunes ne se ferait pas en défaveur des hommes.

Quelles réussites sur l'autonomisation des femmes dans l'agroalimentaire, l'agro-industrie et les marchés agricoles pourraient être amplifiées par la BAD?
Des cas de réussite d’autonomisation sont enregistrés au niveau des femmes impliquées dans les chaînes de valeur soja au Bénin. Ces femmes sont dans les activités de transformation de soja en différents sous-produits dont notamment le lait et le fromage. Elles sont en groupement et disposent d’unités de transformation commune. Cette activité génératrice de revenus leur assure une indépendance financière et renforce leur leadership dans leur communauté à travers les différentes formations et des voyages d’échange. Il faut cependant noter que des initiatives de mise en groupement des femmes et de création d’unité de transformation pour ces groupements n’ont pas toujours été concluantes à cause des problèmes de gestion et de dévouement réel à l’activité. Ainsi, les facteurs de réussite de ces groupements dans les chaînes de valeur soja et les modèles d’affaires et de gestion sur lesquels ils fonctionnent méritent d’être étudiés et capitalisés pour d’éventuelles amplification (scale –up).

Mme Mireille GABA GIP
Juriste 

Chargée de la formation à la FEFA (Fédération des Femmes Entrepreneures et Femmes d’Affaire du Bénin

Gaba ep.Bakari
Juriste
Formatrice au sein de la FEFA. Fédération des femmes Entrepreneurs et Femmes d'affaires du BENIN

 

 

  1. Cette disparité est à rechercher d’abord dans le manque de moyens de production et non pas les moyens financiers pour acquérir les terres, les outils et de ce fait le travail est très pénible.
  2. Le rôle de la recherche est de réduire la pénibilité du travail, d’augmenter le rendement de la production ce qui impactera de façon globale toute la vie des exploitantes.
  3. Les implications de cet écart entre les sexes, en particulier pour les femmes dans l’agriculture de subsistance sont que les femmes sont toujours sous la dépendance de leurs conjoints ; elles manquent de ressources financières pour prendre en charge leur progéniture.
  4. Les interventions et les projets visant à réduire l’écart entre les sexes dans la productivité agricole et à relever les défis de l’agriculture de subsistance en finançant la recherche sur les moyens de production en proposant des engrais pour l’amélioration du sol et surtout en intégrant l’alphabétisation dans les projets.
  5. La BAD à travers les initiatives et programmes phares de la stratégie pour nourrir l’Afrique pourrait réduire l’écart entre les sexes dans la productivité  et soutenir une transformation agricole de l’Afrique en renforçant son partenariat avec les projets existants, ce qu’elle fait déjà avec le projet IFDC C4CP, etc. et en soutenant tout projet qui augmenterait l’accès des femmes à la terre,  aux intrants. Elle pourrait aussi octroyer des crédits pour que les femmes puissent recourir à la main-d’œuvre salariale.

Gaba ep.Bakari
Juriste
Formatrice au sein de la FEFA. Fédération des femmes Entrepreneurs et Femmes d'affaires du BENIN