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Soumis par Christophe KINHA le mar, 20/06/2017 - 10:52 Permalien
La thématique sur la disparité entre les sexes dans la productivité agricole est une question importance et capitale qui nous interpelle à des réflexions profonde des propositions concrètes si vraiment nous voulons parvenir à nourrir le monde. Nous devons donc réussir à identifier les réels goulots d'etranglement qui pèsent sur la participation efficace de la femme et proposer des solutions concrètes.
L'homme n'est différent de la femme que sur le plan biologique. Lorsque les 2 bénéficient des mêmes chances de formation et des mêmes conditions de travail, la femme donne le plus souvent des résultats spectaculaires et meilleurs. Mais la problématique qui se pose ici se focalise sur la femme en milieu rural, la femme agricultrice où le droit coutumier dans beaucoup de pays africains exercice des limites à l'expression des capacités réelles de la femme. Elle a un accès marginal aux ressources productives (terre, intrants agricoles, équipements et crédits). Elle ne bénéficie pas de formation pouvant renforcer ces connaissances et ses savoirs faire en matière de production agricole.
Dans le cadre du Projet USAID de Partenariat pour le coton dans les pays du C4 (USAID C4CP) qui couvre le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, des efforts ont été faits et des résultats partageables ont été obtenus. Ce projet de sécurité alimentaire mis en oeuvre par le Centre International pour le Développement des angrais (IFDC) et financé par l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID) a essayé de percer l'abcès, d'identifier les contraintes majeures et de faire des propositions grâce à une étude réalisée au démarrage du projet. L'étude a porté sur le « genre et chaîne de valeur coton et cultures de rotation » dans les pays du C4 et a permis de recueillir des informations liées aux contraintes basées genre au niveau de tous les maillons des chaînes de valeur coton et cultures de rotation. Ces contraintes ont été analysées et classées en cinq catégories d’enjeux qui pèsent sur le développement des femmes et ne lui permettent pas d'avoir une bonne productivité agricole. Au nombre de ces contraintes, nous avons noté (1) lois, politiques, réglementations et pratiques institutionnelles; (2) normes et croyances culturelles; (3) rôles, responsabilités et utilisation du temps en fonction du sexe; (4) accès et contrôle exercé sur les actifs et ressources; et (5) schémas de pouvoir et de prise de décision dans le ménage et la communauté.
Voilà donc quelques causent et comment se traduit la disparité entre les sexes dans la productivité agricole.
Nous allons revenir dans les discussions si nécessaire pour partager avec vous quelques actions / solutions entreprises par le Projet USAID C4CP face à ces enjeux.
ROLE DE LA RECHERCHE POUR REDUIRE LA DISPARITE ENTRE LES SEXES
Soumis par Christophe KINHA le mar, 20/06/2017 - 12:27 Permalien
La recherche entant qu'instrument scientifique d'élaboration participative de technologies pour répondre aux préoccupations des utilisateurs a pour rôle de proposer des outils et des technologies appropriées aux besoins des femmes dans le domaine de l'agriculture et dans la réduction de la disparité entre les sexes non seulement pour réduire la pénibilité du travail des femmes mais aussi pour accroîtres leur productivité agricole. Ce rôle d'une manière générale se joue déjà plus ou moins bien (exemple des technologies PPAO) . Mais il ne suffit pas d'élaborer seulement des technologies appropriées, il faut et surtout que la femme accède à l'information sur l'existence de la technologie, à la formation sur l'utilisation de la technologie et à l'acquisition de la technologie ; et c'est là où le problème se pose. Dans la plupart des pays africains, en milieu rural, l'information et la formation ont un circuit institutionnel alors que les pratiques institutionnelles et les schémas de pouvoir de prise de décision dans le ménage et la communauté ne permettent pas à la femme d'être dans les instances où l'information et la formation sont donnés. De plus, l'accès au crédit pour acquérir la technologie est conditionné à la possession de garantie (le plus souvent "terre") alors que les normes et croyances culturelles en afrique ne lui permettent pas d'avoir cette garantie "terre". Du coup, la femme ménagère en milieu rural ne pourrait accéder au crédit.
Alors, il faut noter pour mieux étayer l'idée que le chercheur n'est pas vulgarisateur et le rôle de la recherche dans le domaine de l'agriculture en faveur des femmes, même si ce rôle est très bien assumé ne pourra pas permettre de réduire la disparité entre les sexes dans la productivité agricole.
Enfin, pour que le résultat de la recherche impact positivement la disparité entre les sexes dans la productivité agricole, il faut bien sûr prôner l'existence de technologies agricoles appropriées aux femmes agricultrices, mais il faudra agir surtout sur les politiques / lois / réglémentations et pratiques institutionnelles, les normes et croyances culturelles, la gestion du temps de la femme entre le ménage et l'exploitation agricole (horloge de 24h), les possibilités d'accès à l'actif et aux ressources productives et les schémas de pouvoir de prise de décision au sein des ménages et la communauté.